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Les-lectures-de-Lau

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♪ ♥ ♪ Imagine Dragons - Radioactive

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Création : 01/09/2012 à 18:40 Mise à jour : 08/12/2020 à 09:40

- I am being slowly seduced by your curls.. - I know, that was my plan.

Anciennement InAllThisChaosWeFoundLove.
Encore plus anciennement ThugLifeIsNotLasting.


« A dream is only a dream until you decide to make it real. » - Harry Styles

Welcome !

Welcome !

 


Bonjour et bienvenue !
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--
Ce blog abritait une fanfiction Ziam ainsi que des OS, qui sont hors ligne pour une durée indéterminée. Je me remets petit à petit à l'écriture !
--
Vous pouvez m'appeler Lau', j'ai 26 ans et je suis Larry Shipper.
Je ne lis que des romances homosexuelles (sauf exceptions). Vous pouvez me retrouver ici :
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Traduction Muke | Traduction TomxOC | Traduction Toll | Traductions de one-shots
 
Mon premier répertoire | Répertoire personnel | Blog de critiques | Blog de citations
 
Blog d'écriture (textes) | Blog d'écriture (1ère fiction) | Blog d'écriture (2ème fiction)
 
Je suis aussi co-webmiss d'un répertoire, d'un blog de prologues
et d'un blog de grammaire.
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J'organise également un Summer Challenge tous les étés avec une amie,
et un Défi de l'Avent en décembre avec une autre amie.
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Je suis répertoriée en tant que lectrice sur looking-for-readers.
N'hésitez pas à aller faire un tour sur ce blog original !
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J'ai aussi Twitter si vous voulez parler (:
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J'ai réalisé l'habillage, merci de ne pas le copier.
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Welcome !
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Je corrigeais : itsbetweenmeandyou, borntolove-os, lecoledessuperheros, 1d-go-back-to-school, clemmingsfic, theaccidentfic, camboyharry, coldcoffeeos, 24daysforlove et  captifs. (les liens barrés sont des histoires abandonnées)
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J'étais également bêta-lectrice et correctrice de love-pacemaker, mais j'ai dû arrêter la correction et la bêta-lecture à cause de mon emploi du temps chargé...
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SEULS RP AUXQUELS JE PARTICIPE : #StMalo & Ruthwell.
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Les publicités autres que pour de la romance homosexuelle sont supprimées.
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#Posté le lundi 24 septembre 2012 12:13

Modifié le mardi 08 décembre 2020 09:31

Mes lectures.

Mes lectures.

 


J'ai envie de vous partager mes lectures et mes coups de c½ur.
Vous trouverez sur cet article les histoires que je lisais mais dont les blogs ont été supprimés (je les garde dans l'espoir qu'ils réapparaissent un jour ...)
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Pour le reste, j'ai tout mis sur mon répertoire personnel : mes-lectures-du-soir.
N'hésitez pas à aller jeter un coup d'½il !
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✽ wickedwasgood : une série d'OS sur le ship Newtmas que Mathilde écrit à la perfection. De quoi donner un petit coup de pouce à notre esprit en imaginant ce qui aurait pu se passer si nos deux héros étaient tombés amoureux.
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✽ dylmashysteria : une histoire particulière qui touche certains points sensibles et qui pourtant est vraiment belle. Elle démontre que la vie n'est pas toute rose, que l'on n'évolue pas sur un petit nuage en rêvassant. C'est l'histoire de Dylan et de Thomas, qui s'apprivoisent peu à peu. Mais dans la vie, il y a toujours des hauts, et des bas.
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✽ cartepostale-nm : une histoire pour le moins originale, écrite par les bons soins de Skrywerz. Elle nous plonge dans la vie d'un prof et d'une élève, de manière originale et tout à fait agréable. J'aime, comme toujours, les personnages qu'elle invente, qu'elle tire de son imagination, qui vivent sous nos yeux spectateurs.
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✽ cahierdecharles : ceci est sûrement la plus belle création de Skrywerz. Un jeune garçon qui a passé des mois à maltraiter les plus faibles, au sein d'un groupe de "populaires". Qui se rend compte qu'il fait n'importe quoi, qui se rend malade en voyant le mal qu'il a laissé autour de lui. Qui se renferme sur lui-même, qui a une s½ur fantastique et des parents vraiment cons. Un personnage qui a une vie à part entière. Un compte twitter. Un personne à qui on peut parler, avec qui l'on peut échanger. Pas seulement un personnage qui prend vie. Une personne. Charles.
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✽ niblows : une histoire particulièrement originale entre un 'berger' et un journaliste. Une histoire d'amour naissante, un meurtre, une enquête, des disputes, et de l'amour, encore de l'amour et toujours de l'amour. Comme on l'aime.
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✽ skeletonniall : un univers tout à fait particulier aux allures de dystopie mais qui ne n'en est pas réellement une. C'est simplement qu'il faut parfois savoir user de violence pour se faire respecter, et qu'on peut tomber amoureuse d'un chef de "gang", oui. Et qu'il n'a pas toujours mauvais fond.
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✽ 19-dix-neuf : c'est le nouvel horcruxe de Skrywerz. Ce petit joyau, qui sort tous les dix-neuf des mois de l'année, vous donne rendez-vous pour vous faire découvrir des morceaux de vie des nouveaux personnages qui sont nés sous ses doigts.
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✽ homeless : C'est la première fois que je lis Mathilde avec une fiction hétérosexuelle, je crois haha. Mais c'est super parce que du coup c'est original, et puis le thème abordé est, comme à chaque fois, très dur. Je suis certaine qu'elle va encore nous faire passer par toutes les émotions possibles et imaginables, qu'on va rire, pleurer, avoir mal au c½ur et qu'il va aussi se gonfler de joie. Je vous conseille déjà vivement d'aller faire un tour sur son blog, en sachant d'avance que vous ne serez pas déçu(e)s.
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✽ voodoodollsfic : C'est seulement la deuxième fanfiction Muke que j'ai lue, et je dois avouer que je suis vraiment tombée amoureuse. Déjà parce que le Muke est finalement une romance que j'aime beaucoup, mais aussi et surtout parce que Charlotte écrit vraiment très bien. L'idée originale de la cyberaddiction est vraiment géniale, et c'est d'ailleurs la seule histoire que je connais qui traite de cette maladie. Ça donne un côté novateur au scénario, en parallèle avec l'histoire d'amour qui se développe petit à petit entre les deux personnages principaux — sans toutefois oublier les autres. Vraiment, du début à la fin, c'est une belle réussite.
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✽ prison-guard : "quand la liberté côtoie les prisonniers". C'est exactement ça. Une gardienne de prison qui mène sa petite vie jusqu'à ce qu'elle soit mutée dans une prison pour hommes. Sa vie va en être chamboulée.
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✽ fiftyshadesofharry : fanfiction hétérosexuelle entre un Harry aux allures de Christian Grey et une Charlie tout à fait fragile mais à la fois pleine de volonté. Leur rencontre ne fait pas que des étincelles, elle allume un feu tout entier.
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✽ lacedfr : traduction d'une fanfiction absolument bien écrite. Zayn en bourreau et Abigail en esclave, c'est quelque chose qui vaut un petit détour.
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✽ londontattoos : la rencontre (très) explosive entre un tatoueur passionné par son métier et une étudiante modèle qui n'a jamais désobéi à ses parents. Lequel des deux va influencer l'autre ?
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✽ dust-city : une fanfiction Zarry qui promet dès le prologue et le premier chapitre d'être haute en couleurs et en action. Ou quand Louis est un chef de gang absolument terrifiant, Harry un orphelin qui essaye de survivre, et Zayn qui décide dans tout ça d'enlever Haz' pour se venger.
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✽ larry-stories : ce blog est tenu parce une webmiss sympathique qui réadapte et traduit des fictions en Larry. La première, en cours pour l'instant, se passe dans un univers où les loups-garous existent. Et quand Harry en devient un, il peut aisément se défendre contre son ivrogne de père qui le bat depuis des années. Puis il rencontre Zayn, Niall et.. Louis.
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✽ sublimation : je n'ai même pas les mots pour vous décrire ce petit bijou. Eawy nous transporte encore dans un autre monde, avec des personnages et une histoire à couper le souffle. Ce Christmas Challenge de 2013 fait toujours aussi bien ressortir les émotions, sortez les mouchoirs.
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✽ storiesinmymind : ce blog regroupe des OS magnifiquement écrits. Ils traitent pour l'instant de sujets plutôt douloureux, mais après tout la vie n'est pas un long fleuve tranquille.
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✽ beyond-the-graves : une fiction originale qui se déroule à la fois dans la vie de tous les jours et aussi (et surtout) dans un jeu de télé-réalité qui est le bienvenu pour réinsérer un mystérieux groupe de musique dans la vie sociale, et dont les membres portent les doux noms des péchés capitaux ...
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✽ orgueil-et-amour-ls : cette fanfiction Larry nous guide dans leur univers, où deux jeunes jeunes que l'on a conditionnés à être ennemis se révèlent finalement bien attirés l'un par l'autre ...
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✽ misleadingappearancesa : Liam profite de la richesse de sa famille pour palier à l'absence de ses parents. Son père est absent et sa mère n'est pas vraiment très affective. Il n'est proche que de ses amis, jusqu'au jour où un mystérieux jardinier débarque chez lui, qui n'est autre que Zayn.
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✽ falsedance : une fanfiction Larry plutôt dark qui aborde des sujets tels que la violence conjugale et l'alcoolisme ... Ou quand Harry aime un peu trop boire et se défoule ensuite sur Louis.
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✽ ourdifferentlives : la rencontre entre Louis et Harry est tout ce qu'il pourrait y avoir de plus banal, mais j'ai trouvé ça original et mignon. J'aime beaucoup le raisonnement de Louis de ne plus vouloir profiter de l'argent de ses parents et de commencer à travailler.
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✽ nothingbutaheartache : à venir.
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✽ rendsmoi-serieux.skyrock : à venir.
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Mes lectures.

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Les histoires que je veux impérativement (re)lire : hinunter ✩ obscuromaxima ✩ teammalfoy ✩ lovinglybieber ✩ takecareofyoufic ✩ a-love-of-dramione ✩ fearsofanangel ✩ the-call ✩ wealthofpoverty ✩ whathedontseeinme ✩ thehospice ✩ soisfic ✩ papillonfic ✩ howtobecomenew ✩ superhumans ✩ meetingattheuniversity ✩ other-chancelarry ✩ poison-and-wine ✩ toofarfromyou ✩ et-lorage ✩ youarenotjustasummerlove ✩ someone-larry ✩ engrenagefic ✩ peiper ✩ autumn69 ✩ help-me-to-love-life ✩ runningup ✩ innocence-disturbed ✩ serendipite ✩ nous-serons-rois ✩ likethecoolkids ✩ degradation ✩ butterfly1802 ✩ savemeharry ✩ disgusting-larry ✩ feelmybrokenparadise ...
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#Posté le samedi 22 novembre 2014 08:02

Modifié le mardi 08 décembre 2020 09:40

Le petit frère de mon voisin.

Le petit frère de mon voisin.

 


          Mes parents ont toujours beaucoup aimé voyager et au fil des années, nous avons pas mal déménagé. Je suppose que leur divorce n'a pas arrangé les choses, puisqu'ils ont continué à déménager plusieurs fois chacun de leur côté. Alors qu'on aime pouvoir profiter de deux Noël, de deux fêtes d'anniversaire, j'ai aussi pu « profiter » de tous leurs déménagements en double. Je pense que c'était moins compliqué quand j'étais plus jeune : on s'habitude plus facilement au changement quand on est enfant, on se fait plus facilement des amis et on s'adapte mieux que lorsqu'on grandit. C'est du moins mon ressenti, après avoir grandi en changeant d'environnement tous les cinq ou six ans. C'est long, cinq ans. Ça laisse le temps de s'attacher aux endroits et aux gens, et les adieux sont parfois déchirants.
 
          J'admire les personnes qui arrivent à rester en contact avec leurs amis, une fois qu'ils déménagent. Pour ma part, ce n'est pas faute d'avoir essayé mais les gens finissent toujours pas s'éloigner. Loin des yeux, loin du c½ur, comme on dit... Tout cela ne m'a pas vraiment aidé à entretenir de relations durables, qu'elles soient amicales ou amoureuses. C'est encore plus dur en amour, en réalité. Quitter une personne que l'on aime alors que la décision ne relève pas de notre ressort est vraiment compliqué. Je dois aussi dire que je m'attache un peu trop rapidement aux autres, ce qui n'aide pas à moins souffrir une fois qu'il faut nous séparer.
 
          Bien que les mères aient généralement la garde de leurs enfants, j'ai toujours habité chez mon père. Ma mère était très prise par sa carrière de médecin à l'hôpital, enchaînant parfois des gardes qui l'auraient empêchée de s'occuper de moi correctement. Jusqu'à la fin de mon adolescence, mes parents veillaient donc à ne pas habiter trop loin l'un de l'autre, pour que je puisse voir ma mère le plus souvent possible. J'allais en général chez elle un week-end sur deux, et la moitié des vacances scolaires. Bien entendu, je pouvais y aller quand je le souhaitais, en dehors de ces moments. Ils s'étaient séparés d'un commun accord et je suis très chanceux qu'ils s'entendent encore très bien aujourd'hui.
 
          Et puis à la fin de mon adolescence, alors que j'entrais à l'université pour faire des études de psychologie, mon père m'a annoncé qu'on allait de nouveau déménager. Contrairement à mes parents, je n'ai jamais eu la « bougeotte » ni cette envie de constamment me déplacer. Je suis plutôt très casanier et j'aime rester tranquillement chez moi, une fois installé à un endroit qui me plaît. L'annonce d'un nouveau déménagement ne m'a pas vraiment surpris, à vrai dire je m'y attendais depuis quelques semaines quand il me l'a dit. Mais le gros changement par rapport aux fois précédentes, c'est qu'il a décidé de partir plus loin. Le choc, même, c'est qu'il a voulu changer de pays. Il avait rencontré une femme et selon leurs dires, ça a été le coup de foudre. Lui qui avait toujours voulu voyager dans les pays nordiques, il était servi ! Sa nouvelle compagne était norvégienne et il avait décidé de la suivre dans son pays natal.
 
          Pour la première fois depuis leur divorce, donc, je me suis retrouvé à vivre chez ma mère. Elle habitait dans un appartement assez spacieux, bien assez grand pour nous deux. Après tout, j'y passais déjà pas mal de temps avant, donc l'endroit m'était plutôt familier. Mais y rester continuellement m'avait quelque peu perturbé. Mon père avait conscience que ce changement bouleverserait nos vies, mais il m'avait laissé le choix : j'aurais pu le suivre en Norvège et commencer une nouvelle vie là-bas. Seulement, j'avais pesé le pour et le contre et j'avais préféré rester en France, en tout cas dans un premier temps. J'avais besoin de visiter un peu ce pays étranger et d'y trouver ma place avant de pouvoir décider d'y habiter... Ce que mes parents avaient très bien compris. À vrai dire, ma mère était ravie de m'accueillir chez elle pour une durée plus longue que celles dont on avait l'habitude tous les deux. Quant à moi, même si c'était un gros changement, j'étais content de la retrouver aussi.
 
          Voici comment je me suis retrouvé à emménager dans le quartier résidentiel de ma mère, il y a maintenant quatre ans de ça. Nous avons la chance d'habiter une ville assez grande pour y trouver de bonnes écoles, y compris plusieurs universités. Je n'ai donc pas eu à déménager tout seul, du moins pas encore. Je suis actuellement en première année de master, qui est mon avant-dernière année d'études. Et je dois dire que même si j'ai passé de très bons moments ici, en compagnie de ma mère, je pense de plus en plus à la fin de l'année et au fait qu'il sera bientôt temps que j'emménage de mon côté.
 
          Un bruit dans la cuisine me sort de mes pensées et je constate en regardant mon téléphone qu'il est presque trois heures du matin. Ma mère doit tout juste être rentrée de sa garde et même si je sais qu'elle fait le plus possible attention pour ne pas faire de bruit et me réveiller, cette fois je l'ai entendue. Mais je ne dormais pas, ce qui joue certainement... À vrai dire, j'étais encore plongé dans l'un de mes carnets et je sais qu'elle va désapprouver le fait que je me couche tard, mais ce sont les vacances et j'avais envie de gratter. J'écris des histoires depuis mon plus jeune âge et mes parents m'ont toujours encouragé. Ils ont toujours dit que j'avais une imagination débordante, et je dois dire que je suis assez d'accord avec eux. J'ai toujours un millier d'idées d'histoires, et je dois bien avoir plusieurs dizaines de projets en cours. Chaque histoire a droit à son propre carnet et parfois, son propre stylo. J'ai de l'encre sur les doigts et sur le côté de la main : c'est typique de l'une de mes histoires, pour laquelle j'utilise un stylo à encre, et cette dernière ne sèche pas facilement.
 
« Coucou, maman.
- Oh, Louis, tu m'as fait peur !
- Excuse-moi.
- Je t'ai réveillé ? Je suis désolée, j'ai fait tomber ma cuillère dans l'évier...
- Non, je ne dormais pas.
- Tu écrivais ? »
 
          Elle me pose la question en souriant, désignant ma main. Il n'était effectivement pas très difficile de déduire ce que je faisais, vu les traces noires qui la décorent. Je hoche la tête et discute avec elle pendant une petite heure. Elle me raconte sa nuit, et je vois bien qu'elle est épuisée. Ce métier n'est pas de tout repos... Nous finissons par aller nous coucher tous les deux, et je me réveille avant elle aux alentours de midi. Je dois retrouver ma meilleure amie dans un peu moins de deux heures et je ne suis pas prêt. Je sors de mon lit, prends une douche rapide et enfile des vêtements plutôt classiques. Je ne m'habille jamais de façon très extravagante, de toute façon ! Et puis nous avons simplement prévu d'aller au cinéma avant de manger ensemble ce soir, rien de bien palpitant.
 
« Ils ont raison, n'empêche ! Captain America est vraiment le cul de l'Amérique.
- Tu parles, on ne voit rien à travers son costume.
- Oh Lou, commence pas... »
 
          Je n'y peux rien, j'ai toujours eu un faible pour Peter Parker, alias Spider-Man. J'aime beaucoup tous les superhéros, mais celui-ci m'a toujours plus touché que les autres... Peut-être parce que quand je l'ai découvert, il était plus facile de m'identifier à lui qu'aux autres ? Après tout, il avait notre âge, ça semble logique. Je débats encore un peu avec Danielle alors qu'on se dirige vers notre restaurant préféré. Il est agencé de la même façon que les anciens diners américains et la nourriture y est excellente pour un prix défiant toute concurrence. On se retrouve souvent ici, surtout ces derniers temps, parce qu'elle a un coup de c½ur sur l'un des serveurs. Danielle a su dès le départ que j'étais gay et contrairement à ce qu'on pourrait penser, elle n'a jamais eu le béguin pour moi. On voit trop souvent ce cliché de la fille qui tombe amoureuse de son meilleur ami gay et qui finalement, lui souhaite d'être heureux avec l'homme de ses rêves quand il le rencontre. Mais Danielle n'est pas amoureuse de moi, et je n'ai pas encore rencontré l'homme de ma vie. Loin de là.
 
          La soirée se passe dans la joie et la bonne humeur, comme toujours avec Danielle. Je l'ai rencontrée pendant ma troisième année de licence, l'an dernier : elle est arrivée directement en dernière année parce qu'elle se réorientait et en réalité, elle a deux ans de plus que moi. Nous allons d'ailleurs fêter son vingt-cinquième anniversaire dans quelques semaines et j'ai hâte ! Je lui ai acheté deux places pour le concert d'un artiste qu'elle adore et j'étais prêt plus d'une heure avant l'ouverture de la billetterie en ligne pour être certain de lui obtenir des places. J'étais content qu'elle n'ait pas pu être disponible à ce moment-là pour les prendre elle-même, et je lui ai dit qu'elles avaient toutes été vendues avant que j'aie pu avoir accès au site. Elle était vraiment déçue et j'ai failli craquer et lui dévoiler que j'avais en réalité obtenu des places. Mais je pense que ça lui fera une surprise d'autant plus belle quand elle le découvrira pour son anniversaire. Je n'arrive pas à croire que nous ne nous connaissons que depuis l'an dernier. J'ai l'impression de la connaître depuis toujours et je n'imagine pas ma vie sans elle, pour être honnête.
 
          En rentrant, aux alentours de vingt-et-une heures trente, je croise l'un de mes voisins qui sort son chien. Nous sommes devenus plus ou moins amis, à force d'habiter l'un à côté de l'autre. Il a aussi deux petits frères et une petite s½ur. Si les deux autres sont plutôt calmes, comme lui, l'un de ses petits frères est une vraie pipelette. Il parle tout le temps, il s'intéresse à tout, et il pose mille question par minute. Il adore venir chez ma mère, puisqu'elle a accumulé pas mal de souvenirs venus des quatre coins du monde, grâce à son âme de voyageuse. Et ça, le petit adore. Il lui redemande souvent de lui expliquer l'origine de tel ou tel objet, et maman joue le jeu et lui raconte de nouvelles anecdotes à chaque fois. Enfin, cela fait quand même plus de six mois que je ne l'ai pas vu, parce qu'on a tous été assez occupés. Nos parents s'apprécient et s'invitent souvent à dîner, surtout l'été lorsqu'on peut faire des barbecues et profiter de la chaleur estivale. L'été dernier, maman a même acheté une petite piscine hors sol, gonflable, pour que je puisse me baigner. J'ai trouvé ça adorable de sa part et franchement, je n'ai pas craché dessus. Même Danielle est venue en profiter, presque tous les jours, et ça faisait rire ma mère qui disait que bientôt, ma meilleure amie emménagerait là.
 
          J'ai annoncé très tôt mon homosexualité à mes parents, lorsque j'étais encore au collège et qu'ils venaient tout juste de divorcer. Ils l'ont tout de suite acceptée, alors même que je redoutais leur réaction. On peut avoir les meilleurs parents du monde, on ne sait jamais comment les gens peuvent réagir et surtout, on se rend compte dans ce genre de moment qu'on ne connaît pas forcément les gens autant que ce qu'on croit. Mais mes parents ne m'ont pas laissé tomber, loin de là. Ils m'ont toujours soutenu et ne m'ont jamais embêté sur ce sujet. Je dois avouer que j'ai bien de la chance, quand je vois comment beaucoup d'adolescents se retrouvent parfois même à la rue juste pour avoir fait leur coming-out...
 
« Salut Louis.
- Salut, Gérôme. »
 
          On se sourit mais on ne prend pas tellement le temps de discuter parce que leur chien, Loki, veut absolument sortir du petit immeuble. J'aime bien ce genre de maison à un ou deux étages qui forment le quartier résidentiel où nous habitons : ça permet d'avoir des voisins sans se sentir réellement en appartement. Nous vivons d'ailleurs au rez-de-chaussée, et j'aime beaucoup avoir ce petit coin de jardin où nous avons installé la fameuse piscine cet été. En rentrant, bien entendu, je reprends l'un de mes carnets et continue à gratter le papier. J'ai aussi un oral à préparer, mais pour l'instant je suis beaucoup plus inspiré pour écrire que pour réviser ou travailler sur quoi que ce soit. C'est pourtant mon avant-dernière année et je devrais me concentrer plus que jamais ! Mais ce soir, je n'en ai pas envie. J'ai envie de raconter l'histoire de ces personnages qui prennent vie sous mes doigts et qui sont ensuite maîtres de leur destin. Cette histoire-là est une dystopie et même si le sujet principal n'est pas très joyeux, je sais déjà qu'elle finira bien. Je préfère de loin les fins heureuses que celles qui nous font pleurer toutes les larmes de notre corps...
 
          Les semaines passent et s'enchaînent, avec la routine habituelle. La reprise des cours après la semaine de vacances de Pâques, les révisions, les examens, la fin de l'année. La constitution des dossiers pour passer en dernière année de master, aussi. Et l'angoisse, avec Danielle, que seul l'un de nous ne soit pris. Le mois de juin arrive très vite et avec lui, les beaux jours. La chaleur, enfin ! Je ne suis pas de ceux qui aiment beaucoup l'hiver, je dois dire. Je préfère pouvoir me balader en caleçon chez moi plutôt qu'avec trois couches de vêtements et de grosses chaussettes en laine. Vraiment, l'été est la meilleure des saisons.
 
          Le 21 juin arrive à grand pas et Danielle et moi attendons nos résultats. Nous n'allons certainement pas avoir besoin de passer par la case des rattrapages, ce qui est déjà une bonne chose. On peut considérer que nous sommes en vacances, mais le fait de ne pas savoir si nous sommes admis en dernière année nous angoisse, et nous empêche de profiter. Il n'empêche que ce soir, c'est la fête de la musique, et que nous allons quand même essayer de nous détendre. Maman m'a assuré que même si nous n'étions pas pris ici, nous aurions d'autres opportunités ailleurs ; ce qui n'est pas faux puisque nous avons postulé dans d'autres universités pour continuer notre master.
 
          La programmation de la fête de la musique de cette année est assez chouette. À vrai dire, il y a même l'un de mes groupes préférés et je ne sais pas combien la mairie a déboursé pour qu'ils se produisent ici – et gratuitement, qui plus est ! – mais je leur en serai éternellement reconnaissant. Si nous allons fêter l'anniversaire de Danielle le 29, soit dans huit jours, et qu'elle va découvrir qu'elle va voir son artiste favori, ce soir c'est moi qui en profite. Je ne pensais pas avoir l'occasion, ni les moyens, de voir Imagine Dragons en concert un jour. Alors je vis ce moment comme si c'était le dernier et je dois dire que je n'ai pas passé d'aussi bonne soirée depuis un moment. J'aurais presque envie d'embrasser Madame le Maire pour avoir accepté une telle programmation. Je me fiche un peu des groupes qui sont passés avant, et je ne suis pas certain que les suivants puissent égaler mon groupe fétiche, même s'ils sont sans doute très doués.
 
          Alors qu'ils se font désirer pendant qu'on les rappelle, mes yeux quittent la scène qu'ils fixent depuis plus d'une heure et tombe sur une silhouette devant nous, derrière quelques personnes. De dos, je remarque que c'est un garçon, et il a les cheveux coupés assez court. Il porte un t-shirt blanc à manches courtes, elles aussi, qui ressort grâce à la lumière qui vient de la scène. Son jean serré moule parfaitement ses fesses et souligne la finesse de ses longues jambes. Je ne me prive pas de mater ce dos et ces fesses, puisque personne ne peut vraiment me voir dans la pénombre, et c'est quand il passe une main dans ses cheveux bouclés en regardant autour de lui que je le reconnais. J'écarquille les yeux au moment où il se retourne vraiment et que nos regards se rencontrent. Il sourit en me faisant un petit signe de la main et je l'imite, mimant un « Salut Harry » silencieux : de toute façon, la musique est tellement forte que je suis sûr que même si je l'avais crié, je ne me serais pas entendu. Je me rends d'ailleurs compte qu'ils sont revenus pour une ou deux dernières chansons, et que j'étais si troublé par Harry que je n'y avais même pas fait attention !
 
          Je n'en reviens pas. Harry, c'est le petit frère un peu chiant de Gérôme. Disons qu'il est hyperactif et qu'il pose toujours plein de questions, ce qui le rend parfois un peu pénible : il ne s'arrête jamais. Et pourtant ce soir, je dois avouer que j'ai eu du mal à le reconnaître. Déjà parce qu'il a pris une bonne dizaine de centimètres (je suis sûr qu'il me dépasse), mais aussi parce qu'il s'est affiné. Il a l'air d'avoir grandi et pas seulement physiquement. Je ne peux pas dire sur quoi se fonde cette impression, puisque je ne lui ai pas reparlé depuis plus de six mois, mais je suis sûr que c'est le cas. Rien que de loin, je crois qu'il a mûri.
 
          Je passe le reste de la soirée à être un peu ailleurs et Danielle le remarque. Si j'ai perdu Harry de vue, je dois dire que mes pensées ne le perdent pas, elles. Quand ma meilleure amie me demande à quoi je pense pour être dans la lune depuis la fin du concert, je décide de mentir et de lui dire que j'ai tout simplement du mal à réaliser que j'ai enfin vu mon groupe préféré. Et cette excuse a l'air de passer comme une lettre à la Poste, alors je n'ai pas besoin de plus me justifier.
 
          Les jours suivants me semblent un peu perturbants : je n'ai pas recroisé Harry mais je pense souvent à lui. Même en écrivant, alors que je décris l'un de mes personnages avec les cheveux bouclés, je pense à lui. Une multitude de petits détails me le rappellent et j'essaie de me le sortir de la tête. À vrai dire, je ne sais pas pourquoi mon esprit est aussi focalisé que ça sur lui.
 
« Louis, tu as du courrier ! »
 
          Je me rue hors de ma chambre quand j'entends la voix de ma mère. Pendant un instant j'ai cru avoir une fausse joie, mais l'enveloppe qu'elle me tend comporte bel et bien le tampon de mon université : je vais enfin savoir si je suis pris. Et si j'ai reçu la lettre, Danielle a dû la recevoir aussi. Je m'empresse de l'ouvrir et en sors le courrier. Je n'ose pas trop la lire, maintenant que je l'ai entre les mains, parce qu'elle scelle mon avenir, mine de rien... Mais la tentation est trop forte – ça, et ma mère qui me presse de déplier le papier pour y lire le verdict.
 
Cher M. Tomlinson,
J'ai le plaisir de vous annoncer que vous avez été retenu pour faire partie de la promo 2020-202. Je vous félicite de ce beau succès : les candidatures ont été nombreuses, et vous avez été choisi pour les talents que la Commission pédagogique a décelés dans votre dossier.
Je vous serais très reconnaissante de bien vouloir nous indiquer si vous désirez rejoindre notre formation à la rentrée 2020. Il y a une liste complémentaire importante, et vos camarades qui y figurent seront heureux d'apprendre dès que possible une bonne nouvelle... Les réponses officielles paraîtront sur e-Candidat jeudi.
Vous trouverez ci-joint l'emploi du temps 2020-2021. La rentrée a lieu le mercredi 9 septembre à 10h15 : soyez prêts, en forme et pleins d'allant, les trois premiers jours sont intenses !
Bien amicalement à vous.
 
          Je crois bien que je saute de joie, et je ne suis pas le seul. Maman crie carrément et me serre dans ses bras. Je suis pris. Je n'y crois même pas, tellement c'était serré. Comme le dit la responsable du master, les places étaient limitées... J'envoie rapidement un message à Danielle pour lui demander si elle a reçu sa lettre et elle me dit qu'elle va chercher le courrier. Quelques minutes plus tard, qui me semble être des heures, mon téléphone vibre et je remarque qu'elle m'appelle. Je croise sincèrement les doigts pour qu'elle ait une bonne nouvelle...
 
« JE SUIS PRISE LOUIS !! »
 
          Je lui apprends que moi aussi, et nous crions notre joie, chacun à l'autre bout de la ligne. Je suis soulagé d'avoir été sélectionné, et plus encore de ne pas être le seul. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si l'un de nous deux n'avait pas été accepté, pour être honnête. J'ai beau ne connaître Danielle que depuis l'année dernière, nous sommes devenus proches à ce point, oui. Et cette fois, c'est une personne que je n'ai pas envie de perdre de vue, pour rien au monde. Nous passons encore quelques minutes à jubiler au téléphone et elle raccroche finalement, pour annoncer la bonne nouvelle à ses parents. Je continue à sautiller et ma mère décide de commander dans notre restaurant asiatique préféré pour fêter ça ce soir. Nous avons encore le temps, mais je sais déjà ce que je commanderai et j'en salive à l'avance.
 
          Une heure plus tard, la sonnerie de la porte retentit et je suis encore euphorique. Je vais ouvrir en souriant de toutes mes dents, et suis surpris de tomber sur...
 
« Harry ?
- Salut, Louis. Je te dérange ?
- Pas du tout ! Comment ça va ?
- Très bien, et toi ?
- Je viens d'apprendre que j'ai été admis en dernière année de master, alors ça va !!
- Oh, je suis vraiment content pour toi ! »
 
          Il me sourit sincèrement et je plonge mon regard dans le sien, peut-être un peu trop intensément. Est-ce que j'avais déjà remarqué que ses yeux étaient aussi verts ? Un vert émeraude, en fait. Je me force à me détacher de son regard hypnotisant et secoue la tête pour sortir de mes pensées. Ou plutôt, de mon absence de pensée, et d'attention.
 
« Excuse-moi, tu disais ?
- Je demandais si ta mère voudrait bien que je lui emprunte le dictionnaire mythologique dont elle m'avait parlé y'a un moment, c'est pour faire des recherches pour un devoir... »
 
          Même sa voix a changé. Elle est plus grave, plus rauque, et déclenche un frisson qui me parcourt de la tête aux pieds. Bon sang mais... Qu'est-ce qui m'arrive, d'un coup ? Depuis que je l'ai vu au concert, je n'arrive pas à me le sortir de la tête.
 
« Alors ?
- Oh heu oui, je pense qu'elle sera d'accord. Entre ! »
 
          Je vais fouiller dans notre bibliothèque et ma mère en profite pour me demander qui c'était, et ce que je fais. Je lui explique alors rapidement la situation et elle va voir Harry qui est resté dans l'entrée. Je les entends discuter et je tente de calmer les battements de mon c½ur qui s'emballe, pour je ne sais quelle raison. Qu'est-ce qui m'arrive, enfin ? Je trouve l'objet désiré et l'apporte à Harry. Ma mère lui raconte comment elle a déniché ce dictionnaire dans une petit librairie perdue au fin fond de nulle part, et contrairement à son habitude Harry ne pose pas tellement de questions. Je repense à ce qui m'avait traversé l'esprit lors du concert : il a mûri.
 
          Je passe le reste de la journée à réfléchir à tout ça, et la soirée à fêter la bonne nouvelle de mon admission avec ma mère. J'ai prévenu mon père, qui m'a appelé depuis la Norvège : il est fier de moi et il espère que je pourrai aller le voir cet été. Il aimerait qu'on passe un peu de temps ensemble avant que j'entame ma dernière année. Et cette perspective m'enchante puisque ça fait longtemps que je ne les ai pas vu, lui et sa compagne.
 
          Alors que j'allais me coucher, j'ouvre mon application Instagram, et tombe sur une photo de Gérôme. Je la like et avant même de savoir comment, je me retrouve à chercher le compte de son petit frère parmi ses abonnés. Je finis par le trouver et souris en voyant ses photos. Oh oui, il a changé. Et quand je vois un arc-en-ciel dans sa bio, mon c½ur manque un battement. Est-ce qu'il a mis ça là simplement parce qu'il aime les arcs-en-ciel, ou aussi pour ce que ça symbolise ? Je me pose encore mille et une questions, et je finis, dans un élan de folie, par cliquer sur « m'abonner ». Puis je décide de lui envoyer un message privé, puisque je n'ai pas son numéro. Je ne réfléchis absolument pas à ce que je fais, mais je dois dire que je suis fatigué de trop penser.
 
« Salut Harry. Je fête l'anniversaire de ma meilleure amie avec des potes demain soir, est-ce que tu veux venir ? On va dans un bar, puis au restaurant, et peut-être en boîte. Je suis pas certain que tu puisses pour la dernière partie de la soirée, mais ça me ferait plaisir de te voir. »
 
          Je m'empresse de cliquer sur « envoyer » avant de le regretter. Puis j'attends une réponse, le c½ur battant. Il est déjà tard et je doute d'en avoir une avant demain, quand je vois le petit « vu » apparaître en dessous de mon message. Bon sang, il va se demander pourquoi je l'invite lui, alors qu'il n'a que dix-sept ans et que je pourrais inviter Gérôme, qui a mon âge. Et il va se demander pourquoi je m'intéresse à lui, aussi, alors qu'il n'est probablement pas gay, et qu'il a de toute façon six ans de moins que moi... C'est n'importe quoi. Je fais n'importe quoi. Je n'aurais jamais dû envoyer ça. Je suis peut-être en train de tout gâcher et de corrompre un mineur pour sortir un soir de semaine et... je suis coupé par un nouveau message qui s'affiche sur mon écran.
 
« Salut Louis ! Merci pour l'invitation, mais je risque de ne connaître personne et je n'ai pas envie de vous ennuyer...
- Tu me connaîtras, moi.
- C'est vrai :) Par contre, je n'aurai certainement pas le temps d'acheter un cadeau pour ton amie, et ça me gêne un peu.
- T'en fais pas, elle ne le fête pas simplement pour avoir des cadeaux.
- Et tu es sûr qu'elle sera d'accord pour que je sois là ?
- Harry... Si je t'invite, c'est que ça ne dérangera personne.
- D'accord, dans ce cas ! Merci beaucoup d'avoir pensé à moi.
- De rien :) »
 
          Nous nous souhaitons simplement une bonne nuit après ça, et je me demande ce que va penser Gérôme. Je ne l'ai même pas invité, alors que c'est avec lui que je discute le plus, d'habitude. Quand nous passons des soirées à discuter de tout et de rien, alors que nos parents parlent autour d'un verre de vin. Tant pis. Je penserai à ça plus tard, tout ce que je sais c'est que demain, je passe la soirée avec Danielle et avec Harry.
 
          La journée passe d'ailleurs très rapidement, puisque je la passe en compagnie de la reine du jour. Elle n'est pas très à l'aise à l'idée de fêter ses vingt-cinq ans, mais ça n'arrive qu'une fois et je trépigne d'impatience : j'ai hâte qu'elle ouvre son cadeau. Et j'ai hâte de revoir Harry, aussi. Lorsqu'il passe la porte du bar dans lequel notre petit groupe d'amis de la fac s'est réuni, je me lève et abandonne ces derniers pour aller à sa rencontre. En fait, je suis obsédé par lui depuis un peu plus d'une semaine, et je commence à me demander si ça va finir par passer. Il reste raisonnable malgré les taquineries de mes amis, et ne boit pas d'alcool. Quand nous passons au restaurant pour manger, je laisse Danielle avec ses amies et m'assieds à côté d'Harry.
 
          Nous parlons pendant la majeure partie de la soirée et je découvre que nous avons plein de points en commun. Il n'est certainement plus le petit garçon de treize ans que j'ai connu en emménageant chez ma mère il y a quatre ans. Il a vraiment changé et je suis choqué de voir à quel point il a grandi. Vraiment, je ne me trompais pas, la dernière fois ! Toutes mes pensées sur le fait qu'il avait mûri se révèlent être totalement fondées, ce soir. Du haut de ses dix-sept ans, il reste très impressionnant. Et j'apprends qu'à la fête de la musique, il est allé voir Imagine Dragons avec ses amis, et que c'est son groupe préféré aussi. Il m'avoue qu'il avait envie de venir me parler, mais qu'il avait eu peur de me déranger puisque j'étais moi aussi accompagné. Il a beau savoir que les filles ne m'intéressent pas – parce que je ne m'en cache pas – il a tout de même l'air de penser que je suis à ce point proche de Danielle, vu la façon dont il me parle d'elle. Je suppose que le long câlin qu'elle m'a fait après avoir découvert mon cadeau n'a pas aidé à le faire changer d'idée.
 
          Quand les autres veulent quitter le restaurant pour aller en boîte comme prévu, je consulte Danielle du regard et elle hoche la tête. Elle ne m'en voudra pas de ne pas finir la soirée avec eux, et elle me glisse simplement un « J'espère que tu sais ce que tu fais » avant de me remercier encore pour ce que j'ai fait et de partir rejoindre les autres. Je me retrouve alors seul avec Harry, qui insiste pour rentrer seul et me laisser m'amuser. Il a même tenté de me convaincre qu'il pourrait entrer en boîte sans problème, mais je ne veux pas avoir une mauvaise influence sur lui. Pas encore.
 
          Au lieu de rentrer, je l'entraîne dans un endroit où je me rendais souvent, il y a quelques années. Il s'agit d'un grand bâtiment désaffecté, complètement couvert de graffitis, où des groupes de jeunes se retrouvent régulièrement pour faire la fête. C'est une autre sorte de boîte, si on veut dire... Et je décide de l'y emmener. Nous restons cependant à l'écart, parce que je sais que toutes sortes de drogues tournent dans ces soirées ; peut-être qu'aller en boîte aurait été moins irresponsable, au final, mais tant pis. Je voulais lui faire découvrir cet endroit où, en se mettant un peu à l'écart de la pollution lumineuse, il est possible de contempler la voie lactée. J'ai passé des heures à regarder le ciel et à m'imaginer des tas d'histoires, il y a quelques années. J'ai eu mes meilleures idées ici. Et les pires, aussi. Comme celle de contempler Harry au lieu de regarder le ciel, pendant qu'il est fasciné par les étoiles. Cette fois, il me pose des questions, me demandant en chuchotant comment s'appellent telle étoile et telle constellation. Je lui réponds toujours très justement, parce que j'aime beaucoup l'astronomie. Mais je ne suis pas du tout concentré sur les étoiles et je dois dire que si je m'écoutais, je l'aurais déjà embrassé depuis longtemps. Mais je ne m'écoute pas et je me force à détourner mon esprit de cette pensée. Il a six ans de moins que moi, bon sang, à quoi est-ce que je joue ?
 
          Nous rentrons finalement, parce qu'Harry commence à avoir froid. Il ne le montre pas mais je l'ai vu frissonner. Et même si je préfère l'été à l'hiver, je ne suis pas d'un naturel si frileux que ça. Je lui ai donc prêté ma veste, et ce n'est qu'en rentrant chez moi que je me rends compte qu'il ne me l'a pas rendue. Est-ce qu'il a oublié, ou est-ce qu'il l'a fait exprès pour avoir un prétexte pour me revoir ? Il faut dire qu'après l'avoir raccompagné, j'ai eu du mal à le laisser rentrer. J'aurais aimé rester avec lui pendant des heures durant et continuer à le regarder. Et franchir le pas et l'embrasser. Au lieu de ça, je lui ai simplement souhaité une bonne nuit et il m'a remercié de l'avoir invité.
 
          Pendant les jours qui suivent, je vois Danielle presque tous les jours. Je prépare aussi mon voyage en Norvège, parce qu'il est bientôt temps de partir retrouver mon père. Je vais y passer presque un mois, pour ensuite rentrer et travailler un peu à la médiathèque histoire d'avoir un peu d'argent de côté et d'avoir quelque chose à mettre sur mon CV. Les années précédentes, j'ai travaillé pour l'université, durant les inscriptions en juillet et début septembre. Mais cette année, puisque je pars en juillet, je travaillerai ailleurs en août. Et la médiathèque doit être un endroit sympa !
 
          Ma meilleure amie pleure presque en me disant au revoir : on a toujours eu l'habitude de nous voir même pendant l'été, alors ce mois va nous faire bizarre. Nous n'avons jamais été séparés aussi longtemps depuis qu'on se connaît, quand j'y pense ! Harry m'a rendu ma veste le lendemain de la soirée et j'ai essayé d'arrêter de penser à lui. C'est aussi pour ça que la Norvège et le dépaysement va me faire du bien, je crois. J'ai l'impression qu'il n'est pas normal pour moi de penser constamment à lui de cette façon. En fait, il n'est pas normal de penser à lui tout court. Je pense que si Gérôme le savait, il me tuerait. Pas littéralement, j'espère, mais bon... Si j'avais un petit frère et qu'un mec de mon âge s'intéressait à lui, je ne serais pas forcément très rassuré, même si Gérôme me connaît.
 
          Le mois de juillet est passé extrêmement vite. J'ai profité de mon père, de sa compagne et du pays. C'est vraiment magnifique et j'ai vu de nombreuses aurores boréales. Je ne pensais pas en voir un jour en vrai, me contentant de les admirer sur les photos des autres, mais j'ai pu en contempler tout mon soûl pendant presque un mois entier. J'ai pris des centaines de photographies et j'en ai envoyé quelques-unes à Harry. À vrai dire, je voulais profiter de ces vacances au loin pour faire le vide dans mon esprit, mais il en a décidé autrement. Il m'a dit qu'il aurait aimé me revoir avant que je parte, et qu'il avait vraiment aimé passer du temps avec moi. Et à ce moment-là, j'ai eu l'impression que les rôles étaient inversés et que c'était lui, le plus âgé. J'ai eu l'impression de retomber en adolescence et de vivre une amourette d'été. Mais c'était plus que ça, en réalité.
 
          Quand je suis revenu, c'est lui, la première personne que j'ai revue. Ça aurait pu être maman qui serait venue me chercher à l'aéroport, ou bien Danielle qui m'a tanné pour qu'on se revoie le plus vite possible parce que je lui manquais. Mais j'ai passé trois semaines à discuter non-stop avec Harry et c'est lui qui m'a fait la surprise de venir à l'aéroport. Il est venu en taxi et lui a demandé de nous attendre pour le retour. J'ai été vraiment touché par son geste et nous avons passé le reste de la journée ensemble. Je suppose que le fait d'habiter aussi près l'un de l'autre aide à passer du temps tous les deux...
 
          Maman est rentrée plus tard, en fin de journée et m'a serré dans ses bras comme si j'étais parti pendant six mois. Il faut dire qu'à elle aussi, ça lui a fait bizarre que je parte aussi longtemps. Depuis que papa est parti en Norvège, je n'y suis jamais allé plus de deux semaines d'affilée. J'ai presque doublé mon séjour, cette fois, et j'ai manqué à tout le monde.
 
« Et le norvégien, alors ? C'était pas trop dur ?
- Non, au contraire, j'aime beaucoup ! J'ai appris quelques mots.
- Et les norvégiens, ils sont comment ? »
 
          Son petit sourire en coin en dit long et je lève les yeux au ciel. Ma mère est incorrigible, toujours à essayer de me caser avec tous les mecs de la terre. Mais je la remercie toujours dans un coin de ma tête d'agir aussi normalement que si j'avais été hétéro. La plupart des gens changent de comportement une fois qu'il savent que tu es « différent ».
 
« Bon, et si aucun norvégien n'a trouvé grâce à tes yeux, ne serait-ce pas parce que ton c½ur est déjà pris ici ?
- Mais qu'est-ce que tu vas chercher, maman ?
- Oh allez, ne fais pas l'innocent et raconte-moi ! Tu crois que je n'ai pas remarqué qu'Harry passait très souvent, ces derniers temps, alors que vous n'aviez jamais été très proches ? Il faut dire qu'il a changé... Il est d'ailleurs venu me demander de ne pas te retenir ce soir.
- Comment ça ?
- Tiens-toi seulement prêt à vingt heures.
- Et tu ne veux pas m'en dire plus ?
- Non, j'ai promis de garder le secret ! »
 
          Elle me répond avec un sourire assez mystérieux, et je ne peux m'empêcher de me demander ce qu'ils mijotent, tous les deux. Cette surprenante complicité entre eux m'étonne et je constate qu'elle n'a pas l'air contre ce qu'il se passe possiblement entre nous... Je sais qu'elle est très ouverte d'esprit, tout comme mon père. Mais je me demande si elle aurait été aussi sereine, si les rôles avaient été inversés.
 
« Je peux te poser une question ?
- Bien sûr, mon chéri.
- Ça ne te dérange pas ? Je veux dire... Il est quand même plus jeune que moi.
- Tu sais, ça ne se contrôle pas. Et si c'est ce que vous voulez tous les deux, qui pourra vous empêcher de faire ce qui vous rend heureux ? »
 
          Sa logique est indiscutable, et j'espère sincèrement que la famille d'Harry sera aussi compréhensive. Je passe les quelques heures qui me séparent de nouveau d'Harry à défaire mes affaires et prendre une bonne douche. Il fait chaud et j'ai beau aimer ça, je n'ai pas envie d'être tout transpirant à ce qui ressemble très fortement à notre premier rendez-vous officiel. Rien n'a été dit entre nous, mais d'après ce qu'a dit ma mère, j'ai bien l'impression que c'en est un. Et ça me réjouit autant que ça me stresse.
 
          Avant lui, je n'ai eu que quelques aventures sans réelles attaches. Je suis sorti de manière très brève avec quelques garçons en première et deuxième années de licence, mais je n'étais pas amoureux. Or, sortir avec quelqu'un sans en être amoureux, très peu pour moi ! C'est pourquoi j'appréhende notre rendez-vous. En un peu plus d'un mois, j'ai l'impression que mon c½ur a complètement chaviré pour ce garçon et je m'en trouve un peu chamboulé.
 
          À vingt heures pile, comme s'il avait attendu que les secondes passent pour sonner, Harry est à la porte. De nouveau, quand je sors, un taxi nous attend. Je me demande combien il a déboursé pour tout ça aujourd'hui, et j'espère que la surprise qu'il me réserve ne lui aura pas coûté trop cher – en argent, tout comme le reste. Je sais combien il peut être stressant d'organiser quelque chose pour quelqu'un : il y a toujours cette appréhension parce que quelque chose pourrait mal tourner, ou ne pas plaire à la personne concernée...
 
          Quand nous arrivons, je reconnais immédiatement l'endroit. C'est là où je l'ai emmené, alors que les autres allaient en boîte, pour l'anniversaire de Danielle. Et alors qu'on s'approche de l'endroit où j'ai eu, pour la première fois, envie de l'embrasser... Je remarque enfin qui se trouve là : tous nos amis, accompagnés de jeunes qui viennent ici régulièrement et qui m'avaient remarqué. Ça me fait plaisir de tous les retrouver, même si quelque part je suis un peu déçu de ne pas passer la soirée seul avec Harry. Je passe un moment avec eux, à leur raconter comment étaient mon voyage et mon séjour dans ce fabuleux pays nordique. Au bout d'une petite demi-heure, Danielle me demande de venir la voir un peu à l'écart et m'entraîne dans un endroit où, si l'on entend encore la musique qui sort des enceintes, nous sommes assez isolés. À ce moment précis, je vois Harry et je comprends mieux pourquoi j'avais l'impression que c'était un rendez-vous ; parce que c'en est véritablement un. Mon sourire s'élargit et Danielle me sourit en retour avant de s'éloigner.
 
« Wouah... T'as organisé tout ça pour moi ?
- Oui. J'ai eu un peu d'aide, de la part de ta mère, de Danielle, et de Gérôme aussi. »
 
          Je le regarde et l'information ne tarde pas à atteindre mon cerveau. S'il a eu l'aide de son frère, c'est que ce dernier ne désapprouve pas le fait que je sorte avec Harry... Et mon c½ur s'accélère considérablement à cette pensée. Je ne croyais pas pouvoir être plus heureux, mais il a rendu l'impossible possible. Nous nous installons tous les deux sur le plaid qui nous sert de nappe et grignotons tout ce qu'ils ont préparé. Et c'est un vrai festin ! Il y a même mon gâteau préféré et je soupçonne ma mère de s'être occupée de ça en particulier. Bon sang, c'est une soirée que je ne risque pas d'oublier...
 
« Regarde ! C'est Orion.
- Je vois que tu as appris tes constellations pendant mon absence !
- Eh oui. On n'a peut-être pas d'aurores boréales ici, mais on a de belles étoiles. »
 
          Je pouffe de rire à sa remarque et plonge mes yeux dans les siens. Ce qu'il n'y a certainement pas en Norvège, ce sont ces deux émeraudes dans lesquelles j'aime me perdre. Et ces lèvres que je rêve d'embrasser depuis plus d'un mois, aussi. Alors mon regard dérive sur ces dernières et, rassuré par son doux sourire, je me penche pour enfin combler ce désir. Contrairement à ce que j'ai ressenti en embrassant mes précédents petits-amis, j'ai l'impression que mon c½ur explose. Tout en moi n'est que joie, bonheur, et fébrilité. J'ai peur d'être maladroit, d'être trop entreprenant, d'être trop brusque, d'être trop. Mais il répond à mon baiser avec autant de passion et je suis soulagé.
 
          Nous passons le reste de la soirée collés l'un à l'autre, profitant de la douce chaleur qui règne malgré l'heure tardive – ou matinale, selon les points de vue. Je ne sais pas ce que sont devenus les autres, mais je suppose qu'ils avaient pour instructions de ne pas nous déranger. Et après avoir passé la soirée à goûter à ses lèvres, je crois bien que je ne pourrai plus jamais me passer d'Harry. C'est d'ailleurs ensemble que nous vivons pendant tout le reste de l'été, malgré nos petits boulots respectifs : nous passons tout notre temps collés l'un à l'autre.
 
          Quand la rentrée approche, j'ai un peu peur. Nous étions dans un cocon pendant toute la période estivale, mais qu'en est-il à présent ? Il a obtenu son BAC, il entre en première année de licence d'arts et nous allons tous les deux avoir beaucoup de travail chacun de notre côté. Nous allons bientôt fêter ses dix-huit ans, et mes vingt-quatre ans. Le fait qu'il entre seulement à l'université alors que je termine mes études supérieures me fait un peu... peur ? C'est le mot. Peur qu'il finisse par rencontrer quelqu'un lors de son parcours, peur qu'il m'oublie, et que je ne devienne que son « premier petit-copain ». Et encore, nous ne l'avons pas dit... Je ne sais pas de quoi est fait l'avenir et si je suis persuadé d'avoir développé des sentiments très forts pour lui, je ne sais pas vraiment ce qu'il en est de son côté. Nous nous sommes comportés comme un couple tout l'été, à se dire des mots doux et à se donner des surnoms affectueux, mais nous n'avons jamais prononcé les trois petits mots magiques, ni défini notre relation comme étant un couple. Or, je ne suis pas certain de pouvoir le partager avec quelqu'un d'autre. En fait, je ne le veux tout simplement pas.
 
          Deux semaines après la rentrée, qui fut intensive pour lui comme pour moi, une nouvelle forme de routine s'est installée et nous passons toujours tout notre temps libre ensemble. J'ai parfois même l'impression que Danielle jalouse un peu Harry, alors que je la vois toute la journée en cours. Je réalise la chance que nous avons d'être voisins, et à quel point notre relation aurait pu être bien plus compliquée si nous n'habitions pas à côté. Un soir, en fin de semaine, j'ai demandé à Harry de venir à la maison. Il est fréquent que l'un de nous reste dormir chez l'autre (et c'est souvent lui qui vient, puisque ma mère est plus absente que ses parents) mais c'est souvent décidé à la dernière minute. Ce soir, je veux qu'il vienne parce qu'on l'aura planifié à l'avance, et qu'on passe vraiment la soirée ensemble sans autre distraction. Je suis certain que ma mère ne rentrera que tard demain, parce qu'elle ne travaille pas et qu'elle passe du temps avec ses amies. Du moins, c'est ce qu'elle dit... Je la soupçonne d'avoir rencontré quelqu'un et de ne pas vouloir m'en parler tant que rien n'est vraiment sérieux entre eux.
 
          Quand Harry sonne à la porte, tout est déjà prêt : j'ai allumé Netflix, j'ai préparé à manger, je nous ai aménagé ma chambre de façon à ce qu'on se sente comme dans un nid d'amour, et j'angoisse à l'idée que tout ne soit pas parfait. Parce que ce soir, je veux lui dire. Je veux qu'il sache ce qu'il représente pour moi, qu'il sache qu'il n'est pas qu'une passade ou une amourette de vacances. J'aimerais qu'il me dise que l'inverse est vraie mais j'ai peur qu'il s'en sente obligé, et je ne me détends que quand je le vois sourire face à tout ce que j'ai préparé. Après nous être régalés avec un bon petit plat, je sors les crêpes que j'ai faites cuire avant qu'il arrive ; c'est le dessert parfait, et on se ressert jusqu'à en faire presque exploser nos estomacs. Je souris en remarquant qu'il a de la pâte à tartiner au coin de la bouche, et l'essuie du bout des doigts avant de l'embrasser. Comme lors de notre premier baiser, mon c½ur bat la chamade et je me sens rougir. Ce que je m'apprête à dire pourrait sembler banal pour certaines personnes, mais je n'ai jamais ressenti ça pour personne avant lui. Alors je prends sa main dans la mienne et inspire profondément.
 
« Harry... Quand on s'est rencontrés il y a un peu plus de quatre ans, je t'ai trouvé attachant. Tu posais plein de questions, tu t'intéressais à tout.
- J'étais aussi très chiant, avec ça.
- Laisse-moi parler, s'il te plaît.
- Désolé.
- Je disais donc, je te trouvais attachant. Tu étais le fils des amis de ma mère, le petit frère de Gérôme, et rien de plus. On se croisait de temps en temps, mais nos vies n'étaient jamais sur la même longueur d'ondes, jusqu'à cet été. Avant, notre différence d'âge était certainement un facteur trop important, mais... Quand je t'ai vu à la fête de la musique, tout a changé. Tu avais grandi, mûri, tu t'étais transformé et tu as tout chamboulé dans ma tête comme dans mon c½ur. J'ai pensé à toi pendant des heures, pendant des jours, jusqu'à la fête d'anniversaire de Danielle. Et quand je t'ai embrassé le soir de mon retour de Norvège, j'ai tout de suite su que c'était toi. J'ai compris que tu étais le bon, que tu ferais battre mon c½ur plus vite, que tu rendrais toute ma vie meilleure. Que tu me rendrais heureux. J'ai laissé passer l'été sans réellement t'en parler, mais je pense que nos actes le faisaient d'eux-mêmes... On se comportait comme un couple, et c'est encore le cas aujourd'hui même si j'avais peur que la rentrée change les choses. Cela fait presque trois mois que je l'ai compris et après tout ce temps, j'ai pensé qu'il fallait que je te le dise. »
 
          Je plonge mes yeux dans les siens, qui me font toujours autant d'effet et que je pourrais contempler à l'infini. Je peux sentir dans son regard un mélange d'appréhension et de joie, et je sais que ce que je suis sur le point de lui dire est partagé.
 
« J'ai lu cette phrase dans un livre et elle reflète parfaitement ce que je ressens : je suis tombé amoureux de toi comme on s'endort, d'abord lentement, puis tout d'un coup. Alors... Harry, veux-tu officiellement être mon petit-ami ? »
 
          Il a du mal à contenir son sourire, tandis que j'ai l'impression d'être totalement niais. Et je ne crois pas que ce soit qu'une impression. Il hoche la tête et me serre contre lui, tout simplement. Dans cette étreinte, au creux de ses bras, je ressens un immense soulagement et une nouvelle vague de bonheur. Je crois que l'agencement de ma chambre pour nous sentir comme dans une bulle rien qu'à nous a fonctionné, mais ce sont bel et bien nos sentiments qui ajoutent la touche la plus importante : on peut sentir l'amour flotter dans l'air comme le parfum d'un gâteau qui cuit dans le four. Après ce long câlin, Harry se détache de moi et m'embrasse comme si sa vie en dépendait.
 
          Alors si je ne sais toujours pas de quoi est fait l'avenir lointain, car personne n'est jamais à l'abri de rien, je sais désormais que notre futur proche ne pourra être que joyeux. Entre deux baisers, mon désormais petit-ami me murmure un « Je t'aime » qui fait de nouveau déborder mon c½ur d'amour et de bonheur. Et si la nuit qui a suivi a été la plus belle nuit de ma vie, elle n'est que la première d'une longue série. Je peux maintenant le dire, sans plus avoir peur de rien : je suis éperdument amoureux du petit frère de mon voisin.
 
 
* * *
 
 
Bonjour à toi, qui lis ces lignes.
Que dire ? Je me suis remise à l'écriture cet été avec une histoire particulière et un peu sombre, que je n'ai jamais continuée. En parallèle, j'avais d'autres projets avec des amies : réécrire des Disney, version MxM. Mais disons que ça aussi, ça a été avorté... Ma dernière année d'études me coûte bien plus que ce que j'avais imaginé, en temps mais aussi en santé, mentale surtout. Je suis épuisée psychologiquement et j'en suis arrivée à me rendre compte que tout ce qui m'animait avant, c'est-à-dire la lecture, l'écriture, la rédaction de critiques, la traduction... Tout ça est passé à la trappe, au profit des dossiers à faire, des oraux à préparer, des mémoires à rédiger (ce qui est très différent de quand on écrit par passion, je peux vous l'assurer, même si le sujet nous plaît !)
 
Tout ça pour dire qu'entre hier soir et ce matin, j'ai fait ce que je n'avais pas fait depuis trop longtemps : j'ai pris du temps pour moi, pour lire, et pour écrire. Et ça a donné cet OS, le plus long que j'ai écrit de toute ma vie ! (13 pages, 8 404 mots, 46 260 caractères)
 
J'espère qu'il vous a plu, si vous me lisez encore ici. J'espère que toute l'histoire n'est pas trop décousue, à vrai dire j'ai écrit presque d'une traite et si je me suis relue, je n'ai pas vraiment corrigé quoi que ce soit. J'ai simplement retouché quelques phrases par-ci, par-là.
 
N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, ça me ferait chaud au c½ur !
Mais ne croyez pas que l'histoire de Louis et Harry signe mon retour : je dois encore terminer mon année et c'est loin d'être fini. Peut-être qu'ensuite, je pourrai mieux me consacrer à ce que j'aime réellement, et retrouver la passion qui m'a poussée à faire les études que j'ai entreprises.
 
En attendant, j'ai un oral à travailler pour après-demain x)
Je vous souhaite, à toutes et à tous, un excellente dimanche ♥
Lau'.
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#Posté le dimanche 29 novembre 2020 06:27

Modifié le dimanche 29 novembre 2020 06:38

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